Le président du Guatemala, Jimmy Morales, a fait part de son intention de transférer l’ambassade de son pays en Israël à Jérusalem. Dans un message posté sur Facebook, le 24 décembre, le dirigeant dit s’être entretenu avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, louant les « excellentes relations » entre les deux pays. « J’ai donné des instructions à la ministre [des affaires étrangères, Sandra Jovel] pour engager les démarches », dit le dirigeant.
Le président des Etats-Unis, Donald Trump, avait pris unilatéralement la décision de considérer la Ville sainte comme la capitale de l’Etat hébreu le 6 décembre, provoquant un tollé international et un concert de condamnations. M. Nétanyahou avait pourtant confié, le 22 décembre, que « de nombreux pays » considéraient prendre une mesure similaire à celle de l’administration américaine.
Le porte-parole du ministère des affaires étrangères israélien, Emmanuel Nahshon, a salué quelques heures plus tard cette « importante décision » : « Formidable nouvelle, une vraie amitié ! », a-t-il écrit sur son compte Twitter. M. Nétanyahou a également salué la décision :
« D’autres pays reconnaîtront Jérusalem et annonceront le transfert de leur ambassade. Un deuxième pays l’a fait et je le répète : il y en aura d’autres, ce n’est qu’un début et c’est important. »
L’Autorité palestinienne a, en revanche, fustigé « un acte honteux et illégal qui va totalement à l’encontre des sentiments des dirigeants des Eglises à Jérusalem » et de la récente résolution – non contraignante – de l’Assemblée générale de l’ONU condamnant la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Le Guatemala est l’une des nations — Honduras, Togo, Micronésie, Nauru, Palau et îles Marshall — qui s’étaient rangées aux côtés des Etats-Unis et d’Israël lors d’un vote de l’Assemblée générale des Nations unies condamnant le choix de Washington, jeudi. « Le Guatemala est historiquement pro-Israël » et « en soixante-dix ans de relations, Israël a été notre allié », avait alors justifié M. Morales.
Ce jour-là, cent vingt-huit pays représentés à l’ONU ont dénoncé la décision de Washington et lui ont demandé de l’annuler. Neuf pays se sont prononcés contre cette résolution et trente-cinq autres se sont abstenus. Vingt et un pays n’ont pas voté. Avant ce vote, Donald Trump avait menacé de suspendre l’aide financière apportée par les Etats-Unis aux pays qui soutiendraient le texte.
Le locataire de la Maison Blanche n’a fixé aucun calendrier quant à l’installation de sa représentation diplomatique à Jérusalem, son homologue guatémaltèque non plus. Aucun autre pays n’a d’ambassade dans la ville, même si la République tchèque a fait savoir qu’elle réfléchissait à suivre cette voie.
La décision de Donald Trump a provoqué des manifestations quasi quotidiennes dans les territoires occupés par Israël, et a terni la fête de Noël pour les chrétiens palestiniens.